Arnaud Dubois, seul Belge sur la planète BMX
Avec ces références, le choix de vie s’imposait
Champion d’Europe junior !
C’est en 2004 qu’Arnaud devient pilote élite. Au niveau international, il participe aux manches du circuit européen. « A cette époque, la coupe du monde n’existait pas encore. Son avènement est lié à la perspective des Jeux Olympiques de 2008 (Pékin), puisque ses manches étaient qualificatives pour les J.O, en fonction des différentes catégories qui seront créées, C1, C2, C3. Il faudra alors engranger des points pour la qualification, mais cela n’a débuté que deux-trois ans avant Pékin » . Avec la création des compétitions mondiales, le circuit européen va d’ailleurs perdre un peu de sa superbe.
Vice-champion d’Europe pour sa première année chez les juniors, et 4e aux Mondiaux de Valkenswaard, il devient champion d’Europe l’année suivante, et 3e au championnat du monde: le Theutois entre dans la catégorie élite avec de clinquantes lettres de noblesse. « Avec de telles références, le choix de vie s’imposait, et je me suis entièrement investi dans une carrière. J’ai pris une année sabbatique pour me préparer, juste après mes secondaires, et très vite j’ai obtenu un contrat ADEPS , comme sportif de haut niveau. Cela a évidemment permis de me consacrer entièrement à ma discipline: dès la première année élite, j’intègre le TOP 10 européen. En 2006, je réalise une troisième place en Coupe du Monde, cela se passait aux Etats-Unis (San José) ». Photo: Valkenswaard, Junior 2e année.
Arrivent alors les Jeux Olympiques de Pékin… « J’étais parvenu à recueillir les points UCI nécessaires, mais je n’avais pas obtenu les critères belges, qui existaient encore à l’époque, donc pas de J.O pour moi ». Arnaud se consolera un peu avec une belle 5e place au ROC d’Azur.
Avec Ellen Bollansee Douai 2008 avec Maris Trombergs
Vice-champion d’Europe senior !
Mais Arnaud tient sa revanche l’année suivante. « Ce sera incontestablement ma meilleure année, j’avais un peu la rage (rires), je deviens vice-champion d’Europe, battu par le Néerlandais Martijn Scherpen (photo). Par contre, les championnats du monde, cela a toujours été ma course maudite, je n’y ai jamais fait mieux que des demi-finales. En coupe du monde, c’était plus probant, j’ étais régulièrement dans le TOP 10″.
C’est aussi dans ces années qu’Arnaud reprend des études, avec des horaires aménagés (grâce au statut de sportif de haut niveau), pour obtenir un meilleur diplôme que celui de secondaire. « J’ai étudié les relations publiques, et par la suite une formation en gestion d’infrastructures sportives, ce qui s’avérera capital pour la suite ».
Arnaud s’est aussi expatrié vers l’Hexagone, « j’ai pas mal roulé pour un club français et mes entraînements se déroulaient tantôt en France, tantôt aux Etats-Unis ».
Londres, le rêve olympique
2012, année olympique, année londonienne: et cette fois, notre pilote obtient le fameux sésame, mais il se blesse six mois avant les Jeux. « Une déchirure des ligaments pour laquelle j’ai finalement été opéré l’année suivante, une année blanche, mais grâce à la kiné, j’ai quand même pu me rendre à Londres…«
Arnaud prépare ce rendez-vous avec l’histoire, accompagné de son préparateur physique, dans le centre d’entraînement olympique de Douai. « Comme il n’était pas très éloigné de la capitale anglaise, tous les pilotes et leur staff s’y sont entraînés durant tout le mois de juillet. S’entraîner tous ensemble, presqu’en famille, c’était vraiment très très chouette ».
Le Belge obtient le pire tirage qui soit pour les quarts de finale à Londres. Il termine sixième et est éliminé d’emblée. « Je ne sais pas si c’est parce que j’étais impressionné par l’événement ou trop content d’être là, bref, je n’ai pas été suffisamment concentré durant ma course ». Il faut dire que les quatre premiers de sa série seront aussi dans le TOP 5 final du concours dont l’entièreté du podium olympique (Maris Strombergs, Sam Willoughby et Carlos Oquendo). « Je pense aussi que le fait de n’avoir pas pu me rendre aux J.O de Pékin quatre ans plus tôt a joué un rôle dans la manière d’appréhender l’événement: avec une olympiade derrière moi, peut-être la course aurait-elle été différente ».
Pourtant, Arnaud n’en garde pas un goût amer… « que du contraire, c’était une expérience géniale…se retrouver tous les athlètes dans le village olympique, à se débrouiller avec nos vélos. Tantôt je me retrouvais avec les athlètes belges, tantôt avec ceux du BMX » . Le Theutois n’a pas participé à la cérémonie d’ouverture, « mais bien à la cérémonie de clôture, parce que le BMX était programmé en fin de Jeux. Après mon élimination, j’ai pu vivre d’autres grands événements olympiques, comme le VTT; le parcours des hockeyeurs belges, la dernière soirée d’athlétisme avec le record du monde du relais jamaïcain, autour d’Usain Bolt, le double titre de Mo Farah, et la 6e place (devenue 5e sur tapis vert) du 4X400 belge…des événements que j’ai pu partager avec d’autres athlètes belges, comme Kim Clijsters« .
J.O 2012
J.O 2012 J.O 2012
Des performances internationales dont on ne mesure pas toujours le niveau d’exception, parce que la discipline reste encore trop peu médiatisée. Et auxquelles il faut assurément ajouter la gargantuesque collection de titres nationaux, puisqu’Arnaud a quand même été sacré 18 fois champion de Belgique. Entre 1996 et 2013 (photo du dernier titre).
Après cette année blanche (2013), en même temps que jaillissent les premières interrogations sur la suite de sa vie, s’insinuent les premières pertes de motivation. « Partir neuf mois l’année, être un peu le seul pilote de haut niveau en Belgique, et en 2015, j’ai décidé d’arrêter les frais ». Pour autant, Arnaud ne quitte pas le milieu du BMX: son contrat ADEPS de sportif de haut niveau, est transformé pour qu’il devienne une sorte d’ambassadeur belge de la discipline. « J’étais chargé de faire la promotion du sport, mais aussi de partir en quête de sites pour créer de nouvelles pistes, on a organisé des stages tout public, fait des initiations dans les écoles…plusieurs projets autour du BMX ».
Shooting 2007
Huydts
Beau parcours mon bon Arnaud